Lomanis, bassiste-chanteur des Reagans, s’octroie une petite ballade en solo, loin des décibels telluriques et autres riffs électriques qui le caractérisent a l’accoutumé. Ici et là, une musique posée, douce pleine de contraste, d’influences diverses et variées qui font de cet album une étonnante incitation au voyage, au brassage des cultures musicales pour qui a les esgourdes suffisamment ouvertes…
Immanquablement, dès les premières écoutes, on pense à Kezia Jones, pour l’univers musical, le grain de voix même si le bonhomme n’est pas black, mais plutôt New-yorkais d’origine. Comme quoi rien n’est jamais écrit à l’avance. Évidemment la basse est mise en avant, notamment le groove qui découle par exemple d’un morceau comme Dark skinned man, qui n’est pas sans rappeler la musique africaine, ce qu’a pu faire quelqu’un comme Youssou N’Dour, le côté world music en moins. Ici et tout au long de cet album tout n’est que calme et volupté, les arrangements minimalistes habillent magistralement les morceaux et leur confèrent tour à tour une couleur bien définie
Mais le maître mot de cet album tient dans le groove qui suinte de cet album. Les parties de basse sont vraiment chiadées et parlent d’elles mêmes sans nul autre artifice car non seulement Lomanis est un bassiste qui groove, mais surtout il est capable de mélodies (le fantôme de Victor Wooten plane sur cet homme…), de tirer de son instrument des histoires qui sont simplement belles à écouter. Alors même si le démon du rock se pointe sur Goin to the mountain il ne le fait que sur la pointe des pieds, comme pour mieux nous signifier que non cette fois-ci il n’aura définitivement pas gain de cause.
Alors cet album atypique mérite toute votre attention, il mérite le détour, il mérite de se poser un instant, d’oublier les petits tracas de la vie quotidienne, il mérite de prendre du plaisir là où il est, dans cet album étonnant…